L'heure d'été, un film impressioniste inachevé ?

Publié le par Eric FLITTI

Je suis allé voir cette semaine L'heure d'été d'Olivier Assayas à Paris.




Après le grandiose Bording Gate, Olivier Assayas s'essaye à un nouveau genre  : le romanesque familial.
Au départ, le fim était une commande du musée d'Orsay pour son vingtième anniversaire. Le musée est d'ailleurs très présent dans le fillm avec ses nombreux objets qui viennent le décorer. Le film raconte l'histoire d'Helène Marly qui vit dans le culte de son oncle décédé et veille religieusement sur sa riche collection d'oeuvres et sur la maison familiale. Deux fois par an, elle reçoit la visite de ses enfants et petits enfants qui donnent vie à cette grande maison. Au décès d'Hélène, les enfants vontt devoir décider de l'avenir de collection et de la gestion de l'héritage.
Le film aurait pu se situer dans la pure école française avec dramatisation à outrance surtout avec des acteurs comme Charles Berling ou Julinette Binoche et comme le laissait présager la bande annonce. C'est tout le contraire : Olivier Assayas donne à son film une tonalité originale, un style descriptif inspiré de l'école Taiwanaise et des films chinois de Hou.
L'heure d'été est finalement un film impressioniste avec une absence totale de dramatisation, une sorte de platitude affective.
Le film réserve toutefois de superbes séquences comme l'épilogue avec la boum improvisée par un groupe d'adolescents ou la visite guidée de Hélène offerte à son fils de la riche collection de la demeure familiale.
L'influence impressionniste est là avec le contraste des saisons, des lumières, des couleurs. On se plait à observer les gestes, les choses, le rapport des êtres aux objets...

Mais Olivier Assayas n'est ni Hou ni un peintre impressionniste et le spectacteur reste un peu sur sa faim. Tout en supprimant toute dramatisation et en limitant le jeu des acteurs, Olivier Assayas donne l'impression d'un élève resté très académique dans sa tentative de rejoindre l'école taiwainaise.  Au final, le spectacteur reste un peu sur sa faim.


Publié dans Cinéma

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